La viande et le lait participe à hauteur de 15% des émissions totales de CO2 à l’échelle planétaire. Les évaluations conduites sur le lait mettent en évidence une empreinte carbone comprise entre 0,65 et 1,05 kg de CO2 / kg de lait. Pour la viande bovine l’empreinte carbone est de 6,4 et 9,7 kg de CO2 / kg de viande. La prise en compte du stockage de carbone sous prairies, représente un atout considérable pour les filières herbivores. Le stockage de carbone pourrait permettre de compenser 5 à 50 % des émissions. La méthanisation et d’autres procédés pourraient encore atténuer cette empreinte à l’avenir. Il n’en reste pas moins qu’il devient de plus en plus indispensable de limiter notre consommation de viande.
Pourquoi il faut diminuer progressivement notre consommation globale de viande ?
Jamais le monde n’a produit et consommé autant de viande qu’aujourd’hui. La production de viande a dépassé 300 millions de tonnes annuelles il y a quinze ans. L’Europe reste un des principaux acteurs de cette filière à l’échelle mondiale avec une production de 58,40 millions de tonnes.
L’élevage est responsable de plus de 15 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle de la planète. Cette activité émet à elle seule presque 7 milliards de tonnes de CO2 par an, C’est davantage que toutes les émissions des Etats-Unis et de la France réunis.
- L’activité de production et l’industrie agro-alimentaire en aval de la filière viande émet 41 % des émissions liées à l’élevage,
- la fermentation entérique (les rots et pets) 44 %,
- 10 % des émissions sont dues au stockage et au traitement du fumier,
- le reste est attribuable au transport de la viande produite.
Bœuf et agneau, sont les viandes dont la production est la plus émettrice de gaz à effet de serre :
- La production d’ 1 kilo de bœuf nécessite 27 kg de gaz équivalent CO2,
- Il faut 39 kg d’équivalent CO2 pour produire la même quantité équivalente d’agneau.
- 12.1 kg d’équivalent CO2 pour un kilo de porc,
- 10,9 kg pour 1kg de dinde,
- 6.9 kg pour un kilo de poulet …
Une part gigantesque des émissions de gaz à effet de serre
La viande bovine représente entre 41 % et 74% des émissions dues à l’élevage de bétail (selon que l’on prend en compte la production de lait), mais ne représente que 22 % de la consommation totale de viande. Le porc, qui représente 36,3 % de la consommation mondiale de viande n’est responsable que de 9 % des émissions.
Le poulet qui représente 35,2 % de la consommation mondiale de viande, n’est responsable que de 8 % des émissions d’équivalent CO2 attribuées à l’élevage de bétail.
Des impacts environnementaux multiples
La production de viande de porc et poulet, certes moins émettrice de gaz équivalent CO2, s’appuit d’avantage sur des élevages industriels qui posent d’autres problèmes environnementaux :
- en termes de pollution des eaux,
- de santé publique,
- de prolifération indésirable d’algues,
- de modification au niveau de la population microbienne des eaux,
- et participe aussi au dérèglement des écosystèmes littoraux.
Une efficacité et une rentabilité douteuse
La production de viande, combinée à celle de produits laitiers, émet la moitié des gaz à effet de serre liés à l’alimentation, mais ne représentent que 20 % des calories ingérées à l’échelle du globe.
La production de industrielle de viande est très consommatrice d’eau,
- un kilo de bœuf nécessite 13 500 litres d’eau,
- contre 4000 l environ pour le porc et le poulet.
A titre de comparaison, la production d’un kilo de riz ne demande que 1 400 litres, contre 1200 l pour le blé et seulement 700 litres pour le maïs. Des études ont montrée que la consommation en eau des Européens liée à alimentation devrait baisser de 23 % à 38 % rien qu’en diminuant la part des produits carnés dans les repas.
…de céréales
La production de viande consomme environ 40 % des céréales à l’échelle mondiale, soit plus de 800 millions de tonnes, et de quoi nourrir trois milliards et demi d’hommes. Un kilo de bœuf demande 10 kg à 25 kg de céréales.
Il faut entre :
- 9 et 11 calories végétales pour produire une 1 calorie de viande de bœuf,
- 5 à 7 pour 1 calorie de viande de porc
- et 3 à 4 pour le poulet.
…et de terres agricoles
La production de viande nécessite de vastes surfaces de terres. Aussi prés de 70 % de la surface agricole mondiale est utilisée soit pour le pâturage du bétail, soit pour produire des céréales pour ce même bétail.
Le manque de terres agricoles pousse aussi à la déforestation de vastes surfaces : 91 % des défrichements en Amazonie servent à générer de nouveaux pâturages, ou de vastes champs de soja qui servirons à nourrir le bétail.
Avec l’industrialisation massive de l’élevage et la généralisation de la consommation de viande via le processus de mondialisation, la production carnée humaine est passée de 70 millions de tonnes en 1961 à plus de 330 millions de tonnes en 2018. Ce chiffre pourrait atteindre les 525 millions de tonnes vers 2080, soit une augmentation de prés de 60%.
On peut cependant noter quelques évolutions encourageantes, dans de nombreux pays occidentaux, la consommation de viande baisse régulièrement. En France, la viande est passée de 23.7% des dépenses alimentaires en 1960 à 20.4% en 2018 (Source : INSEE). Cette tendance devrait s’accélérer. En même temps on assiste au développement de la consommation de viande et de lait dans les pays sur la voie du développement avec l’augmentation générale du niveau de vie à l’échelle du globe et la baisse de la pauvreté.
Source :
- https://www.researchgate.net/profile/Armelle_Gac/publication/284695761_L’empreinte_carbone_du_lait_et_de_la_viande/links/58dcfd29aca272d2af4bfb8c/Lempreinte-carbone-du-lait-et-de-la-viande.pdf
- https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/12/11/pourquoi-la-viande-est-elle-si-nocive-pour-la-planete_5395914_4355770.html
À propos de l’auteur