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Consommation de viande et de lait et réchauffement climatique

La viande et le lait participe à hauteur de 15% des émissions totales de CO2 à l’échelle planétaire. Les évaluations conduites sur le lait mettent en évidence une empreinte carbone comprise entre 0,65 et 1,05 kg de CO2 / kg de lait. Pour la viande bovine l’empreinte carbone est de 6,4 et 9,7 kg de CO2 / kg de viande. La prise en compte du stockage de carbone sous prairies, représente un atout considérable pour les filières herbivores. Le stockage de carbone pourrait permettre de compenser 5 à 50 % des émissions. La méthanisation et d’autres procédés pourraient encore atténuer cette empreinte à l’avenir. Il n’en reste pas moins qu’il devient de plus en plus indispensable de limiter notre consommation de viande.

Pourquoi il faut diminuer progressivement notre consommation globale de viande ?

Jamais le monde n’a produit et consommé autant de viande qu’aujourd’hui. La production de viande a dépassé 300 millions de tonnes annuelles il y a quinze ans. L’Europe reste un des principaux acteurs de cette filière à l’échelle mondiale avec une production de 58,40 millions de tonnes.
L’élevage est responsable de plus de 15 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle de la planète. Cette activité émet à elle seule presque 7 milliards de tonnes de CO2 par an, C’est davantage que toutes les émissions des Etats-Unis et de la France réunis.

  • L’activité de production et l’industrie agro-alimentaire en aval de la filière viande émet 41 % des émissions liées à l’élevage,
  • la fermentation entérique (les rots et pets) 44 %,
  • 10 % des émissions sont dues au stockage et au traitement du fumier,
  • le reste est attribuable au transport de la viande produite.

Bœuf et agneau, sont les viandes dont la production est la plus émettrice de gaz à effet de serre :

  • La production d’ 1 kilo de bœuf nécessite 27 kg de gaz équivalent CO2,
  • Il faut 39 kg d’équivalent CO2 pour produire la même quantité équivalente d’agneau.
  • 12.1 kg d’équivalent CO2 pour un kilo de porc,
  • 10,9 kg pour 1kg de dinde,
  • 6.9 kg pour un kilo de poulet …

Une part gigantesque des émissions de gaz à effet de serre

La viande bovine représente entre 41 % et 74% des émissions dues à l’élevage de bétail (selon que l’on prend en compte la production de lait), mais ne représente que 22 % de la consommation totale de viande. Le porc, qui représente 36,3 % de la consommation mondiale de viande n’est responsable que de 9 % des émissions.
Le poulet qui représente 35,2 % de la consommation mondiale de viande, n’est responsable que de 8 % des émissions d’équivalent CO2 attribuées à l’élevage de bétail.

Des impacts environnementaux multiples

La production de viande de porc et poulet, certes moins émettrice de gaz équivalent CO2, s’appuit d’avantage sur des élevages industriels qui posent d’autres problèmes environnementaux :

  • en termes de pollution des eaux,
  • de santé publique,
  • de prolifération indésirable d’algues,
  • de modification au niveau de la population microbienne des eaux,
  • et participe aussi au dérèglement des écosystèmes littoraux.

Une efficacité et une rentabilité douteuse

La production de viande, combinée à celle de produits laitiers, émet la moitié des gaz à effet de serre liés à l’alimentation, mais ne représentent que 20 % des calories ingérées à l’échelle du globe.

La production de industrielle de viande est très consommatrice d’eau,

  • un kilo de bœuf nécessite 13 500 litres d’eau,
  • contre 4000 l environ pour le porc et le poulet.

A titre de comparaison, la production d’un kilo de riz ne demande que 1 400 litres, contre 1200 l pour le blé et seulement 700 litres pour le maïs. Des études ont montrée que la consommation en eau des Européens liée à alimentation devrait baisser de 23 % à 38 % rien qu’en diminuant la part des produits carnés dans les repas.

…de céréales

La production de viande consomme environ 40 % des céréales à l’échelle mondiale, soit plus de 800 millions de tonnes, et de quoi nourrir trois milliards et demi d’hommes. Un kilo de bœuf demande 10 kg à 25 kg de céréales.

Il faut entre :

  • 9 et 11 calories végétales pour produire une 1 calorie de viande de bœuf,
  • 5 à 7 pour 1 calorie de viande de porc
  • et 3 à 4 pour le poulet.

…et de terres agricoles

La production de viande nécessite de vastes surfaces de terres. Aussi prés de 70 % de la surface agricole mondiale est utilisée soit pour le pâturage du bétail, soit pour produire des céréales pour ce même bétail.

Le manque de terres agricoles pousse aussi à la déforestation de vastes surfaces : 91 % des défrichements en Amazonie servent à générer de nouveaux pâturages, ou de vastes champs de soja qui servirons à nourrir le bétail.

Avec l’industrialisation massive de l’élevage et la généralisation de la consommation de viande via le processus de mondialisation, la production carnée humaine est passée de 70 millions de tonnes en 1961 à plus de 330 millions de tonnes en 2018. Ce chiffre pourrait atteindre les 525 millions de tonnes vers 2080, soit une augmentation de prés de 60%.

On peut cependant noter quelques évolutions encourageantes, dans de nombreux pays occidentaux, la consommation de viande baisse régulièrement. En France, la viande est passée de 23.7% des dépenses alimentaires en 1960 à 20.4% en 2018 (Source : INSEE). Cette tendance devrait s’accélérer. En même temps on assiste au développement de la consommation de viande et de lait dans les pays sur la voie du développement avec l’augmentation générale du niveau de vie à l’échelle du globe et la baisse de la pauvreté.

Source :

  • https://www.researchgate.net/profile/Armelle_Gac/publication/284695761_L’empreinte_carbone_du_lait_et_de_la_viande/links/58dcfd29aca272d2af4bfb8c/Lempreinte-carbone-du-lait-et-de-la-viande.pdf
  • https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/12/11/pourquoi-la-viande-est-elle-si-nocive-pour-la-planete_5395914_4355770.html
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Anthropocène

Le terme Anthropocène ou ère humaine, a été proposé à la fin du XXème siècle par plusieurs scientifiques, pour caractériser une ère géologique qui aurait succédé à l’Holocène, et débuter au XVIIème siècle avec la révolution industrielle. Cette ère serait caractérisée par l’augmentation de l’influence des activités humaines sur la
lithosphère et l’atmosphère. L’homme devenant une véritable force géologique, capable d’impacter et d’apporter des modifications durables aux cycles naturels qui affectent la lithosphère et l’atmosphère habituellement.

Le terme est toujours très discuté par la communauté scientifique et est loin de faire l’unanimité, notamment chez les géologues. L’Anthropocène ne fait toujours pas partie de la subdivision de l’échelle des temps géologiques validée par l’UISG . Pourtant, depuis plusieurs années déjà, des
groupes de scientifiques (GIEC, GEO …) tentent de mesurer et d’établir l’ampleur qu’a pris cette empreinte humaine par rapport aux cycles naturels habituels.

 

Source :

  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Anthropoc%C3%A8ne
  • https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/271086-terre-climat-quest-ce-que-lanthropocene-ere-geologique
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Le Sud du Sahara traversé par des épisodes pluvieux diluviens depuis le début de l’été 2020.

Depuis quelques années, la bande sahélienne connaît des épisodes pluvieux diluviens alternant avec des épisodes de sécheresse plus arides. De l’Afrique de l’Ouest, du Sénégal, à l’Afrique de l’Est, au Soudan ou en Ethiopie, c’est l’ensemble du Sahel et du Sud Sahara qui est touché cette année par des pluies courtes mais diluviennes. Ainsi à Dakar, Niamey, ou Karthoum, les habitants se retrouvent les pieds dans l’eau, là ou d’habitude cette dernière se fait si rare. Depuis le mois de juin, on compte plus de 300 000 déplacés dans le Bassin du Lac Tchad. A l’opposé au Soudan, pays d’habitude habitué à de terribles sécheresses, ce sont plus de 600 000 personnes qui sont affectées par ces évènements pluvieux à caractères catastrophique. Enfin à Niamey, on n’avait pas relevé un niveau aussi élevé du fleuve Niger depuis 1929.

Si l’on s’en tient aux études, les phénomènes pluvieux ne sont pas rares dans la bande sahélienne. Ils sont même cycliques. Un phénomène de ce type a déjà affecté la bande sahélienne entre 2002 et 2017. Ce qui diffère depuis quelques années, c’est leur caractère acyclique, le renforcement de l’aridité entre les épisodes pluvieux et l’intensité en même temps que la rapidité dans le temps de ces épisodes.

Source :

  • https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/18/du-senegal-a-l-ethiopie-des-pluies-diluviennes-ravagent-la-bande-sahelienne_6052790_3212.html
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Episodes de chaleurs extrêmes et sécheresse, l’été 2020 : l’été des records battus

L’année 2019 aura été l’année la plus chaude jamais enregistrée en Europe et le troisième été le plus chaud enregistré en France (cf:Météo France).  2020 bat déjà ces records, c’est le début d’année le plus chaud jamais enregistré en France. marqué par un long épisode de sécheresse et des pics de chaleurs extrêmes avec des maximum au delà des 42°C.

De janvier à juillet, les températures ont été supérieures de presque 1.7°C par rapport à la moyenne des températures enregistrées par Météo France pour la même période. Fin juillet, durant une petite semaine la France a battu des records (le 17ème jour le plus chaud depuis 1947, 14ème mois d’affilé présentant des anomalies positives par rapport à la moyenne, une première en France ! ). Au delà du mois de Juillet c’est l’ensemble de ce début d’année 2020 (les 8 premiers mois) qui est une exception, renforcée au début du mois d’août par une nouvelle vague de chaleur et par un mois de septembre chaud et sec, dans beaucoup de régions françaises !

Source :

  • http://www.meteofrance.fr/actualites/84211047-juillet-2020-mois-de-juillet-le-plus-sec-depuis-1959
  • https://www.sudouest.fr/2020/08/06/climat-le-debut-d-annee-2020-le-plus-chaud-jamais-enregistre-en-france-7723173-6110.php
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Le retour de la Nina

Les températures de surface du Pacifique tropical devraient encore baisser, et se rapprocher des niveaux correspondants à un épisode La Niña d’ici la fin septembre 2020. La probabilité qu’un épisode La Niña ait lieu à l’automne 2020 est estimée à 60 % environ.

Depuis mai 2020, les températures de surface de la mer dans cette région se sont rapprochées de valeurs inférieures à la normale. Dans le Pacifique tropical, les températures de surface et sous la surface sont actuellement inférieures à la moyenne, d’après les modèles, la probabilité que survienne un épisode La Niña augmente,
Très vraisemblablement, les températures de surface de la mer dans le centre-est du Pacifique présenteront une anomalie négative de septembre à février 2021. L’évolution du phénomène La Nina fait l’objet d’une surveillance attentive de la part de l’Organisation Météorologique mondiale, du fait de son impact sur la pêche,
l’agriculture et certains phénomènes météorologiques qui peuvent être induit dans d’autres régions de la planète. Selon les observateur, les données relevées au mois d’août 2020, montre que La Niña devrait être de faible intensité plutôt qu’un maintien des conditions neutres, et que le développement d’El Niño est extrêmement improbable. Sachant que les deux phénomènes peuvent cohabiter ensemble.

Source

  • https://public.wmo.int/fr/info-ni%C3%B1oni%C3%B1a
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Rapport spécial du GIEC d’octobre 2018,

Le GIEC à présenté le rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire supérieur ou égal à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et sur les évolutions associées des émissions mondiales de gaz à effet de serre en octobre 2018. Le résumé présente les principales conclusions de ce rapport, les figures et annotations originales, ainsi que des notes ont été volontairement supprimés pour laisser place au texte.

A. Compréhension d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C

Selon les derniers rapports du GIEC, le réchauffement climatique due aux effets des activités humaines depuis l’époque pré industrielle serait actuellement de 0.8 à 1,2 °C. Au rythme actuel nous devrions franchir les 1.5 °C entre 2030 et 2052. La terre se réchauffant actuellement d’environ 0.2 °C tous les dix ans.
Dans de nombreuses régions du globe le réchauffement est très supérieur à cette fourchette. Il y a une très grande variabilité à l’échelle du globe entre les régions continentales, plus marquées par le réchauffement, et plus spécifiquement les régions polaires (en Arctique le réchauffement est 2 à 3 fois plus rapide), équatoriales
et tropicales, et les régions océaniques moins affectées.

Une augmentation, prouvée, en fréquence et intensité, des phénomènes météorologiques extrêmes

Une évolution de l’intensité et de la fréquence de certains phénomènes climatiques et météorologiques extrêmes a été détectée et prouvée sur des périodes pendant lesquelles le réchauffement planétaire a augmenté d’environ 0,5 °C. Cette évaluation est fondée notamment sur des études concernant les variations des phénomènes extrêmes depuis 1950.

Un réchauffement qui persistera pendant des siècles à des millénaires,

Le réchauffement persistera et continuera de causer d’autres changements à long terme dans le système climatique tels que l’élévation du niveau de la mer, avec des impacts associés à ces modifications.

Un réchauffement supérieur à 0.5 °C d’ici 30 ans ?

Il est peu probable que les émissions anthropiques mondiales (qui comprennent les gaz à effet de serre, les aérosols et leurs précurseurs) qui ont eu lieu jusqu’à présent provoquent un réchauffement supplémentaire supérieur à 0,5 °C au cours des deux ou trois prochaines décennies).

Des phénomènes difficiles à maîtriser

Le fait d’atteindre des émissions anthropiques de CO2 égales à zéro et stabiliser à ce niveau et la diminution des émissions de gaz à effet de serre autre que le CO2 mettraient un terme au réchauffement planétaire anthropique sur des échelles de temps multidécennales. À des échelles de temps plus grandes, le maintien d’émissions de CO2 mondiales négatives et de nouvelles réductions des émissions de gaz à effet de serre autre que le CO2 pourraient encore se révéler nécessaires pour empêcher un réchauffement supplémentaire dû aux rétroactions du système Terre et inverser le processus d’acidification des océans et s’avéreront nécessaires pour réduire au minimum l’élévation du niveau de la mer.

Des risques climatiques amplifiés par plusieurs facteurs

Les risques liés au climat pour les systèmes naturels et humains sont plus élevés pour un réchauffement planétaire de 1,5 °C qu’à présent, mais moins élevés que pour un réchauffement de 2 °C. Ces risques sont fonction de l’ampleur et du rythme du réchauffement, de la région considérée, du niveau de développement et du degré de vulnérabilité,en fonction notamment des mesures prises prises pour atténuer ses effets.

Des impacts déjà bien visible

Les impacts du réchauffement planétaire sur les systèmes naturels et humains sont déjà bien visibles.De nombreux écosystèmes terrestres et océaniques ont déjà changé sous l’effet du réchauffement planétaire..

Les risques futurs liés au climat dépendent du rythme, de l’intensité maximale et de la durée du réchauffement.

Globalement, ils sont plus importants si le réchauffement planétaire dépasse 1,5 °C avant de revenir ultérieurement à ce niveau d’ici à 2100 que s’il se stabilise progressivement à 1,5 °C, notamment si le pic de température est élevé (par exemple aux alentours de 2 °C). Certains impacts peuvent être de longue durée ou irréversibles, tels que la perte de certains écosystèmes.

Des mesures d’adaptation et d’atténuation sont déjà appliquées.

Les risques futurs liés au climat seraient réduits par l’amplification et l’accélération de mesures d’atténuation des effets du changement climatique à grande échelle, multi-niveaux et trans-sectorielles.

 

B. Changements climatiques anticipés, impacts potentiels de ces changements et risques connexes

Les caractéristiques climatiques régionales devraient présenter de forte différences face au réchauffement

Selon les projections des modèles climatiques, les caractéristiques climatiques régionales devraient présenter des différences robustes entre le moment présent et celui où le réchauffement planétaire atteindra 1,5 °, et entre 1,5 °C et 2 °C. Ces différences consistent notamment dans :

  • l’augmentation de la température moyenne dans la plupart des régions du globe,
  • des extrêmes de chaleur dans la plupart des zones habitées,
  • des épisodes de fortes précipitations dans certaines régions
  • et de la probabilité de sécheresses et de déficits de précipitations dans d’autres régions.

Les éléments probants tirés de changements constatés

Déjà constaté avec un réchauffement de 0,5 °C dans les décennies précédentes, une augmentation de 0,5 °C dans les 30 ans à venir se traduirait par l’amplification des phénomènes climatiques et météorologiques extrêmes :

  • hausse de températures extrêmes dans de nombreuses régions,
  • augmentation de fréquence, d’intensité et/ou de quantité des fortes précipitations dans plusieurs régions
  • et augmentation d’intensité ou de fréquence des épisodes de sécheresse dans certaines régions.

Selon les projections, les extrêmes de température sur les terres émergées devraient augmenter

les extrêmes de température sur les continents devraient augmenté davantage que la température moyenne à la surface du globe :

  • les extrêmes de température des journées chaudes pourraient augmenter d’environ 3 °C aux latitudes moyennes pour un réchauffement planétaire de 1,5 °C
  • et les extrêmes de température des nuits froides pourraient augmenter d’environ 4,5 °C aux latitudes élevées,
  • alors que le nombre de journées très chaudes devrait augmenter dans la  plupart des régions continentales,
  • c’est en zone tropicale que cette augmentation devrait être la plus marquée.


Une augmentation sensible des jours de sécheresse, des phénomènes de précipitation extrêmes

Les risques de sécheresse et de déficits de précipitations devraient être plus élevés dans plusieurs régions de hautes latitudes et/ou d’altitude élevée de l’hémisphère Nord, en Asie orientale et dans l’est de l’Amérique du Nord. D’une manière générale les fortes précipitations devraient être plus intenses et davantage de terres émergées devraient être exposées à des risques de crue. Les fortes précipitations qui accompagnent les cyclones tropicaux devraient être plus intenses également.

B.2 La hausse du niveau des eaux océaniques

A l’horizon 2100 et à l’échelle du globe en cas de réchauffement planétaire de 1,5 °C, l’élévation devrait être inférieure de 10 cm environ à celle correspondant à un réchauffement de 2 °C, et jusqu’à 10 millions de personnes de moins seraient exposées aux risques associés. L’élévation du niveau de la mer se poursuivra bien au-delà de 2100, et l’ampleur et le rythme de cette élévation dépendra des trajectoires future des émissions. Les zones les plus menacées par cette élévation du niveau des eaux sont partout et parfois très peuplées : petites îles, zones côtières de faible altitude et deltas, …

Les projections pour ce qui concerne l’élévation du niveau moyen de la mer

Les projections fournies par les modèles pour ce qui concerne l’élévation du niveau moyen de la mer à l’échelle du globe (par rapport à la période 1986-2005) suggèrent une fourchette indicative de 26 à 77 cm d’ici à 2100 pour un réchauffement planétaire de 1,5 °C.

L’élévation du niveau de la mer se poursuivra au-delà de 2100 même si le réchauffement planétaire ne dépasse pas 1,5 °C

L’élévation du niveau de la mer se poursuivra au-delà de 2100 même si le réchauffement planétaire ne dépasse pas 1,5 °C durant le XXIème siècle.
La déstabilisation de secteurs potentiellement instables de la calotte polaire de l’Antarctique et/ou la perte irréversible  de la calotte glaciaire du Groenland pourraient provoquer une élévation de plusieurs mètres du niveau de la mer à des échelles de temps  allant du siècle au millénaire. Ces phénomènes d’instabilité pourraient être déclenchés aux alentours de 1,5 °C à 2 °C de réchauffement planétaire .

L’intensification du réchauffement amplifie l’exposition de certaines régions du globe particulièrement sensibles au phénomène

L’intensification du réchauffement amplifie l’exposition des petites îles, des zones côtières de faible altitude et des deltas aux risques liés à l’élévation du niveau de la mer, et notamment à l’accroissement des invasions d’eau salée, des inondations et des dégâts causés aux infrastructures.

Sur les terres émergées, le réchauffement a déjà des impacts sur la biodiversité et les écosystèmes,

Sur les terres émergées, le réchauffement a déjà des impacts sur la biodiversité et les écosystèmes, y compris la disparition et l’extinction d’espèces, il affecte aussi les écosystèmes terrestres d’eau douce et les écosystèmes terrestres côtiers et affectant peu à peu les services qu’ils rendent aux êtres humains.

Apparition d’espèces invasives et disparitions massives

Sur les 105 000 espèces étudiées, 6 à 9 % des insectes, 8 % des plantes et 4 % des vertébrés devraient perdre plus de la moitié de  l’aire de leur niche climatique en cas de réchauffement planétaire de 1,5 °C. Les impacts liées à d’autres risques pour la biodiversité tels que les incendies de forêt et la prolifération d’espèces invasives devraient se multiplier.

2 à 7 % des terres émergées mondiales devraient faire l’objet d’une transformation des écosystèmes d’un type à un autre

2 à 7 % des terres émergées mondiales devraient faire l’objet d’une transformation des écosystèmes d’un type à un autre à 1 °C de réchauffement planétaire, par rapport à 8 à 20 % à 2 °C . Cela signifie que la superficie menacée est approximativement réduite de moitié en cas de réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport à un réchauffement de 2 °C.

Aux latitudes élevées, la toundra et les forêts boréales sont particulièrement exposées à une dégradation et à une disparition !

Aux latitudes élevées, la toundra et les forêts boréales sont particulièrement exposées à une dégradation et à une disparition dues au changement climatique,  avec une colonisation de la toundra par une végétation arbustive ligneuse qui est déjà en cours  et qui va se poursuivre. Le dégel du pergélisol atteint déjà des superficies supérieure aux millions de km2.

hausse de la température des océans ainsi que l’augmentation associée de leur acidité et la diminution de leur oxygénation

Un réchauffement planétaire à 1,5 °C conduit à la hausse de la température des océans ainsi que l’augmentation associée de leur acidité et la diminution de leur oxygénation. Entraînant des risques pour la biodiversité marine, les pêches et les écosystèmes marins, y compris leurs fonctions écologiques et les services qu’ils rendent aux êtres humains, comme l’illustrent les changements récents dont font l’objet les écosystèmes des glaces de mer dans l’Arctique et des récifs coralliens des eaux chaude.

La probabilité d’un océan Arctique sans glaces de mer pendant l’été avec une fréquence décennale est relativement importante..

Le déplacement de la distribution des espèces marines

Un réchauffement planétaire de 1,5 °C devrait déplacer les  aires de distribution de nombreuses espèces marines vers des latitudes plus élevées et aggraver les dommages infligés à de nombreux écosystèmes. Il devrait aussi entraîner la  perte de ressources côtières et réduire la productivité des pêches et de l’aquaculture (notamment aux basses latitudes). Les risques d’impact d’origine climatique devraient être plus élevés encore avec 2 °C de réchauffement planétaire . La dégradation des récifs coralliens, par exemple, devrait se poursuivre et  toucher 70 à 90 % d’entre eux en cas de réchauffement planétaire de 1,5 °C et des pertes encore plus importantes (supérieures à 99 %) en cas de réchauffement de 2 °C.

Le degré d’acidification des océans dû à l’augmentation de la concentration de CO2  devrait amplifier les effets néfastes du réchauffement

Le degré d’acidification des océans dû à l’augmentation de la concentration de CO2 correspondant à un réchauffement planétaire de 1,5 °C devrait amplifier les effets néfastes du réchauffement notamment sur la croissance, le développement, la calcification, la survie et, par conséquent, l’abondance d’un grand nombre d’espèces allant par exemple des algues aux poissons.

Le changement climatique dans les océans augmentent les risques pour les pêcheries et l’aquaculture

Les impacts du changement climatique dans les océans augmentent les risques pour les pêcheries et l’aquaculture par suite de leurs répercussions sur la physiologie,  la survie, l’habitat, la reproduction, l’impact des maladies et le risque d’espèces invasives.

L’augmentation des risques liés à la subsistance des hommes

Les risques liés au climat pour la santé, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, l’approvisionnement en eau, la sécurité des personnes et la croissance économique devraient augmenter avec une augmentation des températures supérieure ou égale à à 1,5 °C.

Des populations affectées en nombre, mais des populations plus affectées que d’autres

Les populations défavorisées et vulnérables, certains peuples autochtones et les communautés locales tributaires de moyens de subsistance liés à l’agriculture et aux ressources côtières sont exposées de façon disproportionnée aux conséquences néfastes du réchauffement planétaire. Les régions confrontées à un tel risque comprennent les écosystèmes arctiques, les zones arides, les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés. La pauvreté et les préjudices devraient augmenter dans certaines populations à mesure que le réchauffement planétaire s’intensifie et toucher plusieurs centaines de millions ou davantage;

Des conséquences néfastes pour la santé

Toute augmentation du réchauffement planétaire devrait affecter la santé, avec des conséquences principalement négatives. La morbidité et la mortalité
devraient augmenté par les effets de la hausse des températures rendant les corps plus vulnérables.
La mortalité liée à l’ozone si les émissions nécessaires à la formation d’ozone restent élevéesdevrait également s’accroître sensiblement. Les îlots de chaleur urbains amplifient souvent l’impact des vagues de chaleur dans les villes. Les risques associés à certaines maladies à transmission vectorielle telles que le paludisme ou la dengue devraient s’accroître avec un réchauffement passant à 1,5 °C à 2 °C, et par suite de déplacements potentiels de l’aire d’extension géographique de ces maladies.

Le réchauffement devrait donner lieu à une réduction marquée du rendement des productions agricoles

Le réchauffement devrait donner lieu à une réduction marquée du rendement des cultures de maïs, de riz et de blé et, potentiellement, des autres cultures céréalières, notamment en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud-Est et en Amérique centrale et du Sud, ainsi que de la qualité nutritionnelle – qui dépend de la concentration de CO2 – du riz et du blé. Les projections de réduction des disponibilités alimentaires sont plus marquées dans le Sahel, en Afrique australe, dans le bassin méditerranéen, en Europe centrale et en Amazonie. La hausse des
températures devrait avoir un effet négatif sur l’élevage, subordonné à l’ampleur des changements de qualité des aliments pour animaux, à la propagation des maladies et à la disponibilité des ressources en eau.

une intensification du stress hydrique due au changement climatique

Une fraction de la population mondiale risque d’être exposée à une intensification du stress hydrique due au changement climatique, avec de grande variabilité entre les régions.

Des risques pour la croissance économique mondiale dans son ensemble

D’ici la fin du siècle, les risques pour la croissance économique mondiale dans son ensemble dus aux impacts du changement climatique devraient être très importants (sans compté les coût potentiels pour atténuer le phénomène ni les investissements en matière d’adaptation). Les pays de la zone tropicale et des régions subtropicales de l’hémisphère Sud devraient faire face aux plus forts impacts du changement climatique sur la croissance économique,

De forte proportion de populations exposées à des risques de pauvreté en Afrique et en Asie

Avec une plus grande proportion de la population exposée à ces risques et à la pauvreté en Afrique et en Asie. En cas de réchauffement planétaire compris entre 1,5 °C et 2 °C, les risques concernant les secteurs de l’énergie, de l’alimentation et de l’eau pourraient se chevaucher dans l’espace et dans le temps, aggravant ainsi les dangers, les expositions et les vulnérabilités actuels et créant de nouveaux risques dont un nombre accru de personnes et de régions pourraient subir les effets.

Depuis le dernier rapport du GIEC, les niveaux évalués de risques ont tendance à augmenter pour 4/5 des motifs les plus pré occupant

Depuis le cinquième Rapport d’évaluation, les niveaux évalués de risque ont augmenté pour quatre des cinq motifs de préoccupation dans la perspective d’un  réchauffement planétaire de 2 °C. L’évolution du niveau de risque selon le degré de réchauffement planétaire est maintenant la suivante :

  1. d’« élevé » à « très élevé » entre 1,5 °C et 2 °C de réchauffement en ce qui concerne le premier motif de préoccupation (Systèmes uniques et menacés)
  2. de « moyen » à « élevé » entre 1 °C et 1,5 °C en ce qui concerne le deuxième motif de préoccupation (Phénomènes météorologiques extrêmes)
  3. de « moyen » à « élevé » entre 1,5 °C et 2 °C en ce qui concerne le troisième motif de préoccupation (Répartition des impacts)
  4. de « moyen » à « élevé » entre 1,5 °C et 2,5 °C en ce qui concerne le quatrième motif de préoccupation (Impacts mondiaux cumulés)
  5. de « moyen » à « élevé » entre 1 °C et 2,5 °C en ce qui concerne le cinquième motif de préoccupation (Phénomènes particuliers de grande échelle)

La plupart des besoins en matière d’adaptation seront bien moindres à 1,5 °C de réchauffement planétaire qu’à 2 °C.

Il existe un large éventail d’options en matière d’adaptation susceptibles de réduire les risques liés au changement climatique. Il existe aussi des limites en matière d’adaptation et de capacité d’adaptation pour certains systèmes humains et naturels en cas de réchauffement planétaire, avec des pertes associées.
Le nombre et la disponibilité des options en matière d’adaptation varient selon les secteurs

Des adaptations possibles

Il existe un large éventail d’options en matière d’adaptation destinées à réduire les risques concernant les écosystèmes naturels et gérés (adaptation fondée sur les écosystèmes, remise en état des écosystèmes, mesures de lutte contre la dégradation et le déboisement, gestion de la biodiversité, aquaculture durable,
savoir local et savoir autochtone, etc.), les risques associés à l’élévation du niveau de la mer (protection et consolidation du littoral, etc.) et les risques concernant la santé, les moyens de subsistance, l’alimentation, l’eau et la croissance économique, en particulier dans les espaces ruraux (irrigation efficace, filets de protection sociale, gestion des risques de catastrophe, répartition et partage des risques, adaptation communautaire, etc.) et en milieu urbain (infrastructure verte, utilisation et aménagement durables des sols, gestion durable des
ressources en eau, etc.).

Des régions plus vulnérables

L’adaptation des écosystèmes et des systèmes alimentaires et de santé devrait être plus difficile dans certaines régions plus vulnérables. Parmi ces régions on compte les petites îles et les pays les moins avancés, qui devront faire face à d’importants et multiples risques climatiques interdépendants, même en cas de réchauffement planétaire limité.

Les limites en matière d’adaptation au réchauffement climatique

Il existe des limites en matière de capacité d’adaptation, qui deviennent plus prononcées si le réchauffement est plus intense et qui varient selon les secteurs, avec des conséquences propres au lieu considéré pour les populations vulnérables, les écosystèmes et la santé.

C. Trajectoires d’émissions et transitions systémiques compatibles avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C

Est-on sur la voie des 1.5°C ou sur celle 2 °C de réchauffement planétaire ?

Dans l’hypothèse d’une limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C, les émissions anthropiques
mondiales nettes de CO2 devront diminuées de 40 à 60% par rapport aux niveaux de 2010 jusqu’en 2030, devenant égales à zéro  entre 2045-2055.

Pour limiter le réchauffement planétaire à moins de 2 °C, les émissions de CO2 devraient diminuer d’environ 10 à 30 % d’ici à 2030 et devenir nulles entre 2065 et 2080. Les émissions de gaz autres que le CO2 font l’objet de fortes réductions, d’ampleurs équivalentes à celles figurant dans les trajectoires qui limitent le réchauffement à 2 °C.

La réductions des émissions de CO2 , le rôle du développement durable

La réductions des émissions de CO2 nécessitera différents éventails de mesures d’atténuation, réalisant différents équilibres entre la diminution de l’intensité énergétique et d’utilisation des ressources, le taux de dé carbonisation et le recours à l’élimination du CO2. Les divers éventails de mesures font face à des défis différents en matière de mise en œuvre, ainsi que des synergies et des compromis potentiels avec le développement durable

Des réductions très importantes des émissions de méthane et carbonne suie

Pour limiter le réchauffement il faudra effectuer des réductions des émissions de méthane et de carbone suie (35 % ou plus dans les deux cas d’ici à 2050 par rapport à 2010). Prévoir aussi la réduction de la plupart des aérosols
qui ont un effet refroidissant sur le climat, ce qui neutralise en partie les effets des mesures d’atténuation pendant deux à trois décennies. Les émissions de gaz autres que le CO2 peuvent être réduites à l’aide de mesures d’atténuation de grande ampleur dans le secteur de l’énergie. De plus, des mesures d’atténuation ciblées des émissions de gaz autres que le CO2 peuvent réduire le protoxyde d’azote et le méthane issus de l’agriculture, le méthane émis par le secteur des déchets, certaines sources de carbone suie et les hydro-fluorocarbones. La forte demande de bio énergie peut augmenter les émissions de protoxyde d’azote et aller à l’encontre des objectifs initiaux.
Ce qui souligne à quel point il importe d’adopter des méthodes de gestion appropriées. L’amélioration de la qualité de l’air résultant des réductions anticipées de nombreuses émissions de gaz  autres que le CO2 apporte des avantages directs et immédiats pour la santé publique dans toutes les projections réalisées.

Limiter le total des émissions anthropiques mondiales cumulées de CO2 depuis l’époque préindustrielle

Limiter le réchauffement planétaire impose de limiter le total des émissions anthropiques mondiales cumulées de CO2 depuis l’époque préindustrielle, c’est-à-dire de rester dans les limites d’un budget carbone total. Selon les estimations, à la fin de l’année 2017, les émissions anthropiques de CO2 depuis l’époque pré industrielle avaient réduit le budget carbone total pour l’objectif de 1,5 °C d’environ 2 200 ± 320 GtCO2.
Le budget carbone restant qui en résulte est encore grevé par les émissions actuelles de 42 ± 3 GtCO2 par an. Le choix de la méthode de mesure de la température mondiale influe sur l’estimation du budget carbone restant. En utilisant la température moyenne de l’air à la surface du globe comme dans le cinquième Rapport d’évaluation,
on obtient un budget carbone restant estimé à 580 GtCO2 pour une probabilité de 50 % de parvenir à limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C et à 420 GtCO2 pour une probabilité de 66 % .
En revanche, si l’on utilise la température moyenne à la surface du globe, on obtient un budget carbone restant estimé à 770 GtCO2et 570 GtCO2 pour une probabilité de 50 % et de 66 %, respectivement. Les incertitudes concernant les estimations de ces budgets carbone restants sont importantes et dépendent de plusieurs facteurs.
Les incertitudes qui ont trait à la réponse du climat aux émissions de CO2 et d’autres gaz que le CO2 représentent ± 400 GtCO2 et celles qui concernent le niveau de réchauffement historique, ± 250 GtCO2. Le dégagement potentiel de carbone supplémentaire par suite du dégel futur du pergélisol et le dégagement de méthane provenant des terres humides pourraient réduire les budgets de 100 GtCO2au cours de ce siècle et d’une quantité supérieure par la suite. De plus, le niveau futur d’atténuation des émissions d’autres gaz que le CO2 pourrait modifier le budget carbone de 250 GtCO2 dans un sens ou dans l’autre.
Les références aux trajectoires limitant le réchauffement planétaire à 2 °C sont fondées sur une probabilité de 66 % de ne pas dépasser 2 °C. Les émissions de gaz autres que le CO2 mentionnées dans le présent rapport sont toutes les émissions anthropiques de gaz autres que le CO2 qui entraînent un forçage radiatif. Ce sont notamment les facteurs de forçage climatique à courte durée de vie tels que le méthane, certains gaz fluorés, les précurseurs de l’ozone, les aérosols ou les précurseurs d’aérosols comme, respectivement, le carbone suie et le dioxyde de soufre ainsi que les gaz à effet de serre à longue durée de vie tels que le protoxyde d’azote et quelques gaz fluorés. Le forçage radiatif résultant des émissions de gaz autres que le CO2 et des variations de l’albédo de la surface est qualifié de forçage radiatif autre que celui dû au CO2.
Il existe une base scientifique probante à l’appui d’un budget carbone total compatible avec la limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C. Cependant, ni ce budget carbone total, ni la fraction de ce budget correspondant aux émissions passées ne sont évalués dans le présent rapport.14 Indépendamment de la méthode de mesure de la température mondiale utilisée, l’actualisation des connaissances et le perfectionnement des méthodes ont abouti à une augmentation d’environ 300 GtCO2 du budget carbone restant estimé par rapport aux chiffres figurant dans le cinquième Rapport d’évaluation.Ces estimations sont
fondées sur la température moyenne observée à la surface du globe et évaluent les variations futures de la température au moyen des valeurs de la température de l’air à proximité de la surface.

L’impact des modifications du rayonnement solaire n’a pas été pris en compte

Les mesures visant à la modification du rayonnement solaire ne sont prises en compte dans aucune des projections de ce rapport. Bien que certaines de ces mesures puissent en théorie permettre d’atténuer un éventuel dépassement du seuil de 1,5 °C, elles se heurtent à de grandes incertitudes et lacunes de connaissances. En outre, elles ne contribuent pas à atténuer l’acidification des océans.

Des politiques de transition de grande ampleur et de longue durée à mettre en oeuvre rapidement

Les trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à 1,5 °C exigeraient des transitions rapides et radicales dans les domaines de l’énergie, de l’aménagement des terres, de l’urbanisme, des infrastructures (y compris transports et bâtiments) et des systèmes industriels.
Ces transitions systémiques sont sans précédent pour ce qui est de leur ampleur, mais pas nécessairement de leur rythme, et supposent des réductions considérables des émissions dans tous les secteurs, un large éventail d’options en matière d’atténuation et une hausse nette des investissements dans ces options.

Des changements de systèmes rapides et prononcés au cours des deux prochaines décennies

Les trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à 1,5 °C font ressortir des changements de systèmes rapides et prononcés au cours des deux prochaines décennies. Le rythme des changements de systèmes associés à une limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C a été observé par le passé dans certains secteurs et contextes et pour des technologies spécifiques, mais il n’existe pas de données historiques quant à leur ampleur.

Une baisse générale de la consommation d’énergie

S’agissant des systèmes énergétiques, en règle générale, les trajectoires mondiales modélisées (étudiées dans les publications scientifiques) qui limitent le réchauffement planétaire à 1,5 °C prévoient que la demande en matière de services énergétiques sera satisfaite au moyen d’une baisse de la consommation d’énergie, notamment grâce à une meilleure efficacité énergétique, et indiquent que la part de l’électricité dans l’énergie consommée au stade final augmentera rapidement. Dans les trajectoires axées sur l’objectif de 1,5 °C sans dépassement ou avec un dépassement minime, la part des sources d’énergie à faibles émissions est, selon les projections, plus élevée, par rapport aux trajectoires axées sur l’objectif de 2 °C, en particulier à l’horizon 2050.
Dans les trajectoires axées sur l’objectif de 1,5 °C, les énergies renouvelables représentent, selon les projections,
70 à 85 % (intervalle interquartile) de la production d’électricité en 2050. Toujours s’agissant de la production d’électricité, la part de l’énergie nucléaire et des combustibles fossiles avec captage et stockage du CO2 (CSC) devrait, selon les modèles, augmenter dans la plupart des trajectoires axées sur l’objectif de 1,5 °C.
Dans les trajectoires modélisées axées sur l’objectif de 1,5 °C, le recours au captage et au stockage du CO2 permettrait de faire en sorte qu’en 2050, environ 8 % (intervalle interquartile de 3 à 11 %) de l’électricité mondiale soit produite grâce au gaz, alors que la consommation de charbon présente une nette baisse dans toutes les trajectoires et serait réduite à près de 0 % (intervalle interquartile de 0 à 2 %) de la production d’électricité . Compte tenu des enjeux, ainsi que des différences entre les options et les conjonctures nationales, la faisabilité politique, économique, sociale et technique des technologies fondées sur l’énergie solaire, l’énergie éolienne et le stockage de l’électricité a nettement augmenté ces dernières années , ce qui semble indiquer une transition systémique potentielle dans le domaine de la production
d’électricité.

Des transformations industrielles de grande ampleur

Dans les trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à 1,5 °C, les émissions de CO2 issues du secteur industriel devront être, inférieures d’environ 65 à 90 % en 2050 par rapport à 2010, comparé à une fourchette de 50 à 80 % pour un réchauffement de 2 °C. Ces baisses peuvent être accomplies grâce à un ensemble de technologies et de pratiques nouvelles ou déjà existantes, telles que l’électrification, l’hydrogène, les matières premières d’origine biologiques durables, les produits de substitution, ainsi que le captage, l’utilisation et le stockage du CO2 (CCUS). Ces options sont éprouvées d’un point de vue technique à différentes échelles, mais leur utilisation à grande échelle peut être limitée par des contraintes de nature économique, financière, humaine et institutionnelle dans des contextes donnés, et par les caractéristiques spécifiques des installations industrielles de grande ampleur. Dans le secteur de l’industrie, la réduction des émissions grâce au renforcement de l’efficacité des systèmes énergétiques et des processus ne suffira pas, à elle seule, à limiter le réchauffement à 1,5 °C.

Une révolution urbaine, énergétique et de la mobilité indispensable

C.2.4 La transition des systèmes urbains et des infrastructures compatible avec une limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C impliquerait, par exemple, des changements de pratiques pour ce qui est de l’utilisation des terres et de l’urbanisme, ainsi que des réductions d’émissions importantes dans les domaines des transports et des bâtiments. Parmi les mesures et les pratiques techniques qui permettent de réduire considérablement les émissions figurent différentes options axées sur l’efficacité énergétique. Pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C, la part de l’électricité dans la consommation énergétique des bâtiments serait d’environ 55 à 75 % en 2050, par rapport à 50 à 70 % en 2050 pour un réchauffement de 2 °C. Dans le secteur des transports, la part de l’énergie finale à faibles émissions passerait de moins de 5 % en 2020 à environ 35 à 65 % en 2050, par rapport à 25 à 45 % pour un réchauffement de 2 °C. Des obstacles économiques, institutionnels et socio-culturels pourraient entraver ces transitions de systèmes urbains et d’infrastructures, selon les circonstances nationales, régionales et locales, les capacités et les fonds disponibles.

Une nouvelle utilisation des terres à l’échelle mondiale

C.2.5Toutes les trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à 1,5 °C prévoient des transitions dans le domaine de l’utilisation des terres à l’échelle mondiale et régionale, mais l’ampleur de ces transitions dépend de l’ensemble d’options visé en matière d’atténuation. Les trajectoires qui limitent le réchauffement à 1,5 °C prévoient, selon les projections, entre une réduction de 4 millions de km2 et une augmentation de 2,5 millions
de km2 de la surface des terres agricole autres que les pâturages destinées à des cultures vivrières et fourragères et une réduction des pâturages comprise entre 0,5 et 11 millions de km2, et prévoient en revanche une augmentation de 0 à 6 millions de km2 des cultures productrices de biocarburant et une évolution de la superficie des forêts selon une fourchette comprise entre -2 et +9,5 millions de km2 à l’horizon 2050 par rapport à 2010. S’agissant des terres émergées, des transitions de même ampleur peuvent être observées dans des trajectoires modélisées axées sur l’objectif de 2 °C. Les transitions d’une telle ampleur posent des défis de taille pour la gestion durable des terres, sous leurs différentes formes d’utilisation : établissements humains, alimentation, fourrage, fibres, bioénergie, stockage du carbone, biodiversité et autres services que rendent les écosystèmes. Parmi les options en matière d’atténuation qui limitent l’utilisation des terres figurent l’intensification durable de certains modes d’utilisation des terres, la remise en état des écosystèmes et les changements axés sur des régimes alimentaires moins consommateurs de ressources. Pour mettre en œuvre les options d’atténuation concernant les terres émergées, il faudrait surmonter des obstacles socio-économiques, institutionnels, technologiques, financiers et environnementaux qui varient
selon les régions.

Des investissements colossaux

Dans les trajectoires qui limitent le réchauffement à 1,5 °C, par opposition à ceux qui ne résultent pas de politiques climatiques autres que celles qui existent aujourd’hui, les investissements supplémentaires dans le domaine de l’énergie, pour la période 2016-2050, sont estimés, en moyenne annuelle, à environ 830 milliards de dollars É.-U. de 2010 (fourchette allant de 150 à 1 700 milliards de dollars de 2010 pour six modèles17). Pour cette
même période et les mêmes trajectoires, le total des investissements annuels moyens est de 1 460 à 3 510 milliards de dollars É.-U. de 2010 pour ce qui est de l’offre en matière d’énergie et de 640 à 910 milliards de dollars É.-U. de 2010 pour ce qui est de la demande en matière d’énergie. Les investissements totaux liés à l’énergie augmentent d’environ 12 % (de 3 % à 24 %) dans les trajectoires d’émissions axées sur l’objectif de 1,5 °C par rapport aux trajectoires d’émissions axées sur l’objectif de 2 °C. Les investissements annuels dans les
technologies à faibles émissions de carbone et dans l’efficacité énergétique seront multipliés approximativement par six (facteurs de 4 à 10) à l’horizon 2050 par rapport à 2015 .

Les coût « marginaux » et la dépollution difficile à évaluer

Les trajectoires modélisées qui limitent le réchauffement à 1,5 °C prévoient un large éventail de coûts marginaux moyens actualisés de dépollution à l’échelle du globe au cours du XXIème siècle. Ces coûts sont de 3 à 4 fois supérieurs aux coûts des trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à 2 °C au plus. Les publications des économistes font la distinction entre les coûts de dépollution marginaux et les coûts totaux d’atténuation dans l’économie. Les publications portant sur les coûts totaux d’atténuation associés aux trajectoires axées sur des mesures d’atténuation avec l’objectif de 1,5 °C sont rares et n’ont pas été analysées dans le présent rapport. Les connaissances sont encore lacunaires en ce qui concerne l’évaluation intégrée des coûts et bénéfices des mesures d’atténuation à l’échelle de l’économie, dans le cadre des trajectoires d’émissions qui limitent le réchauffement planétaire à 1,5 °C.  Les changements d’affectation des terres anticipés qui sont évoqués ne sont pas tous simultanément mis en œuvre dans toutes les trajectoires.

La piste du captage et l’élimination du C02

Toutes les trajectoires d’émissions qui limitent le réchauffement planétaire à 1,5 °C prévoient l’élimination d’environ 100 à 1 000 GtCO2 de CO2 au cours du xxie siècle. L’élimination du CO2 serait utilisée pour compenser les émissions résiduelles et, dans la plupart des cas, pour atteindre des émissions nettes négatives afin de revenir à un réchauffement de 1,5 °C à la suite d’un pic . L’élimination de plusieurs centaines de GtCO2 est entravée par de nombreux obstacles en termes de faisabilité et de durabilité. La réduction des émissions nettes à court terme et la mise en œuvre de mesures visant à diminuer la consommation d’énergie et l’utilisation des terres peuvent limiter l’élimination du CO2 à quelques centaines de GtCO2 sans avoir recours à la bioénergie avec captage et stockage du CO2 .

Les techniques d’élimination du CO2

Parmi les mesures actuelles et potentielles visant l’élimination du CO2 figurent le boisement et le reboisement, la remise en état des sols, la bioénergie avec captage et stockage du CO2 (BECSC), le captage direct dans l’air et le stockage du CO2 (DACCS), l’altération accélérée des roches calcaires et l’alcalinisation des océans. Ces techniques varient nettement de par leur maturité, leurs potentiels, leurs coûts, ainsi que les risques,
les co-avantages et les compromis qui y sont associés. À l’heure actuelle, seules quelques trajectoires d’émissions modélisées ayant fait l’objet d’une publication incluent des mesures d’élimination du CO2autres que le boisement et la bioénergie avec captage et stockage du CO2.

Le recours aux bio énergies

Dans les trajectoires d’émissions qui limitent le réchauffement planétaire à 1,5 °C, la bioénergie avec captage et stockage du CO2 porte sur 0 à 1, 0 à 8 et 0 à 16 GtCO2 an-1 en 2030, 2050 et 2100, respectivement, alors que les mesures d’élimination du CO2 axées sur l’agriculture, la foresterie et les autres utilisations des terres (AFAUT) devraient permettre d’éliminer 0 à 5, 1 à 11 et 1 à 5 GtCO2 an-1 pendant la même période. Au milieu du siècle, selon les dernières publications scientifiques, les limites supérieures de ces fourchettes sont supérieures au potentiel de la BECSC, dont la limite supérieure est de 5 GtCO2 an-1, et au potentiel du boisement, dont la limite supérieure est de 3,6 GtCO2an-1. Certaines trajectoires d’émissions évitent entièrement le recours à la BECSC grâce à des mesures axées sur la demande et une plus grande dépendance vis-à-vis de mesures d’élimination du CO2 (EDC) liées à l’agriculture, à la foresterie et aux autres utilisations des terres. Le recours à la bioénergie peut être aussi élevé, voire supérieur lorsque la BECSC est exclue, en raison des capacités de cette technologie à remplacer les combustibles fossiles dans tous les secteurs.

La difficulté à éliminer le CO2, le manque de connaissances scientifiques

Les trajectoires d’émissions qui prévoient un dépassement de 1,5 °C du réchauffement planétaire partent de l’hypothèse que l’élimination du CO2 sera supérieure aux émissions résiduelles de CO2 plus tard au cours du siècle, ce qui permettra de revenir en dessous de 1,5 °C en 2100 au plus tard, l’élimination de volumes plus importants de CO2 étant nécessaire pour les dépassements plus importants.
Par conséquent, les facteurs qui ont une influence sur la vitesse, l’ampleur et l’acceptabilité par la société de l’élimination du CO2 déterminent la capacité à revenir à un réchauffement inférieur à 1,5 °C après un dépassement. Nos connaissances concernant le cycle du carbone et le système climatique sont encore limitées quant à la capacité des émissions nettes négatives à faire baisser la température après un pic de réchauffement.

Maintenir le carbone dans des réservoirs naturels terrestres

La plupart des mesures actuelles et potentielles d’élimination du CO2 pourraient avoir des impacts considérables sur les terres émergées, l’eau ou les nutriments si elles étaient mises en œuvre à grande échelle. Le boisement et la bioénergie peuvent concurrencer d’autres utilisations des terres et avoir des impacts importants sur les systèmes agricoles et alimentaires, la biodiversité et d’autres fonctions et services écosystémiques. Une gouvernance efficace s’avère nécessaire pour limiter ces compromis et garantir le maintien du carbone dans les réservoirs terrestres, géologiques et océaniques. La faisabilité et la pérennité des techniques d’élimination du CO2 pourraient être renforcées grâce à un éventail d’options mises en œuvre à des échelles importantes, mais moins grandes, et non par le biais d’une option unique appliquée à très grande échelle.

Amélioration de la biodiversité par stockage du carbone

Certaines mesures d’élimination du CO2 liées à l’agriculture, à la foresterie et aux autres utilisations des terres (AFAUT), telles que la remise en état des écosystèmes naturels et le piégeage du carbone dans le sol, pourraient s’accompagner de co-avantages, tels qu’une amélioration de la biodiversité, de la qualité des sols et de la sécurité alimentaire locale. Si elles sont mises en œuvre à grande échelle, ces mesures devraient pouvoir s’appuyer sur des systèmes de gouvernance favorisant la gestion durable des terres, afin de préserver et de protéger les stocks terrestres de carbone et les autre fonctions et services écosystémiques.

D. Renforcement de la parade mondiale dans le cadre du développement durable et de la lutte contre la pauvreté

Les accords de Paris, la COP 21, des objectifs insuffisants

Selon les estimations, les mesures d’atténuation annoncées par les pays au titre de l’Accord de Paris entraîneraient des émissions mondiales de gaz à effet de serre18 de 52 – 58 GtéqCO2 an-1 en 2030. Les trajectoires qui tiennent compte de ces mesures annoncées ne parviendraient pas à  limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C, même en prenant en considération une augmentation des réductions d’émissions après 2030. Il ne sera possible d’éviter les dépassements du seuil de 1,5 °C et la dépendance vis-à-vis de l’élimination à grande échelle du CO2 que si les émissions mondiales de CO2 commencent à décliner bien avant 2030.

Des réductions massives avant 2030 pour atteindre l’objectif des 1,5 °C

Les projections indiquant un réchauffement planétaire à 1,5 °C prévoient des réductions manifestes des émissions à l’horizon 2030.  À une exception près, toutes les projections indiquent que les émissions mondiales de gaz à effet de serre diminuent bien avant l’horizon 2030, et la moitié d’entre elles situent le niveau de la baisse dans un intervalle de de 40 à 50 % par rapport aux niveaux de 2010.  L’ensemble de ces projections ne permettraient que de freiner sensiblement le réchauffement, celui ci atteindrait +3 °C en 2100, et se poursuivrait ensuite.

L’objectif des 1,5 °C et le manque d’amplification des politiques de réduction des émissions de gaz a effet de serre et du stockage du carbone

Les conséquences et les problèmes associés aux différentes perspectives du réchauffement sont plus marqués si l’on cherche à limiter le réchauffement à 1,5 °C.  Pour inverser le réchauffement après un dépassement de 0,2 °C ou plus au cours de ce siècle, il faudrait que les mesures d’élimination du CO2 soient amplifiées et appliquées à des rythmes et avec une ampleur susceptibles de ne pas pouvoir être atteints, en raison des défis considérables liés à leur mise en œuvre.

Plus les émissions seront basses en 2030, moins il sera difficile de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C par la suite

Plus les émissions seront basses en 2030, moins il sera difficile de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C après 2030 ). Parmi les problèmes qui apparaîtront si rien n’est fait rapidement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre figurent la hausse des coûts, le fait d’être tributaire des infrastructures qui émettent du carbone, les actifs irrécupérables et une flexibilité moindre des options à moyen et à long terme, ce qui peut accentuer la répartition inégale des impacts entre les pays à différents stades de développement.

De la nécessité à ne pas dépasser les 1,5 °C

Il serait possible d’éviter un plus grand nombre d’impacts du changement climatique sur le développement durable, l’éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités si le réchauffement planétaire était limité à 1,5 °C plutôt qu’à 2 °C, en tirant profit au maximum des synergies en matière d’atténuation et d’adaptation et en réduisant autant que possible les risques d’effets indésirables.

Développement durable et de la protection de l’environnement

Les impacts du changement climatique et les réponses qui sont apportées sont étroitement liés au développement durable, qui concilie bien-être social, prospérité économique et protection de l’environnement. Les objectifs de développement durable adoptés en 2015 par les Nations Unies établissent un cadre pour l’évaluation des corrélations entre un réchauffement planétaire de 1,5 °C ou 2 °C et les objectifs de développement, lesquels visent notamment l’éradication de la pauvreté, la réduction des inégalités et la lutte contre les changements climatiques.

Egalité et éthique doivent être prise en compte

La prise en compte de l’éthique et de l’équité peut aider à faire face à la répartition inégale des effets négatifs associés à une hausse de 1,5 °C et plus, ainsi qu’aux conséquences des mesures d’atténuation et d’adaptation, en particulier pour les populations pauvres et désavantagées et ce, dans toutes les sociétés.

Des changements et/ou des transitions systèmiques

Les mesures d’atténuation et d’adaptation compatibles avec une limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C reposent sur des conditions propices, lesquelles ont été évaluées dans le présent rapport pour tous les aspects géophysiques, environnementaux-18 Les émissions de gaz à effet de serre ont été regroupées avec les valeurs du potentiel de réchauffement planétaire sur 100 ans figurant dans le deuxième Rapport d’évaluation du GIEC. Le renforcement de la gouvernance multi-niveaux, les capacités institutionnelles, les instruments de gouvernance, l’innovation et le transfert technologique, la mobilisation de financements, ainsi que l’évolution des comportements et des modes de vie sont autant de conditions propices qui renforcent la faisabilité des options en matière d’atténuation et d’adaptation pour les transitions systémiques compatibles avec l’objectif de 1,5 °C.

Associer lutte contre les modification climatique, développement durable, et lutte contre la pauvreté

Si elles sont choisies avec soin et si elles bénéficient d’un environnement favorable, les options en matière d’adaptation spécifiques à des contextes donnés auront des répercussions positives sur le développement durable et la lutte contre la pauvreté dans le cas d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C, même s’il est possible que des compromis soient nécessaires

Renforcer les investissements dans les structures sociales

Si leur mise en œuvre est bien maîtrisée, les options en matière d’adaptation qui visent à réduire la vulnérabilité des systèmes humains et naturels présentent de nombreuses synergies avec le développement durable, telles que la garantie de la sécurité alimentaire et la sécurité de l’approvisionnement en eau, la prévention des catastrophes, l’amélioration des conditions sanitaires, le maintien des services écosystémiques et la réduction de la pauvreté et des inégalités (degré de confiance élevé). Il est essentiel, pour créer un environnement favorable, d’augmenter les investissements dans les infrastructures matérielles et sociales de façon à renforcer la résilience et les capacités d’adaptation des sociétés. Ces effets positifs peuvent être ressentis dans la plupart des  régions grâce à des mesures d’adaptation à un réchauffement planétaire de 1,5 °C.

Des effets indésirables collatéraux inévitables face à l’ampleur des changements attendus

L’adaptation à un réchauffement planétaire de 1,5 °C peut également entraîner des risques d’effets indésirables ou des inadaptations qui auront des effets négatifs sur le développement durable. Par exemple, si leur conception ou leur mise en œuvre présente des défauts, dans de nombreux secteurs, les projets d’adaptation peuvent augmenter les émissions de gaz à effet de serre et l’utilisation de l’eau, exacerber les inégalités sociales et les différences entre les hommes et les femmes, détériorer les conditions  sanitaires et porter atteinte aux écosystèmes naturels. Ces risques peuvent être réduits grâce à des mesures d’adaptation qui tiennent compte de la pauvreté et du développement durable

De la nécessité de l’éfficacité des administration et des autorités à tous les échellons

Un mélange d’options axées sur l’adaptation et l’atténuation visant à limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C et mises en œuvre de manière participative et intégrée peut favoriser des transitions systémiques rapides dans les zones urbaines comme rurales. Ces options sont particulièrement efficaces lorsqu’elles sont mises en œuvre dans un contexte de développement économique et durable, et lorsque les autorités et les décideurs à l’échelle locale et régionale sont appuyés par les gouvernements nationaux

La possibilité de synergies et d’économies d’échelle

Les options en matière d’adaptation qui permettent également de réduire les émissions peuvent présenter des synergies et entraîner des économies dans la plupart des secteurs et pour la plupart des transitions systémiques, par exemple lorsque la gestion des terres permet de réduire les émissions et les risques de catastrophe, ou lorsque des bâtiments à faibles émissions de carbone sont également conçus pour  être efficaces en matière de refroidissement. Lorsque le réchauffement planétaire est limité à 1,5 °C, les compromis entre l’atténuation et l’adaptation, par exemple lorsque des cultures bioénergétiques, le reboisement ou le boisement empiètent sur les terres nécessaires à l’adaptation agricole, peuvent porter atteinte à la sécurité alimentaire, aux moyens d’existence, aux fonctions des écosystèmes et services écosystémiques, et à d’autres aspects du développement durable.

La mise en oeuvre, synergies et compromis, transition, rythme et ampleur des changements, les maîtres mots

Les options en matière d’atténuation compatibles avec les trajectoires axées sur l’objectif de 1,5 °C sont associées à un grand nombre de synergies et de compromis relativement aux objectifs de développement durable. Le nombre total de synergies possibles est supérieur à celui des compromis, mais leur effet net sera fonction du rythme et de l’ampleur des changements, de la composition de l’ensemble d’options en matière d’atténuation et de la façon dont sera gérée la transition

De l’importance des synergies et de leur mise en oeuvre

Les trajectoires axées sur l’objectif de 1,5 °C présentent des synergies importantes notamment avec les objectifs de développement durable 3 (santé), 7 (énergie propre), 11 (villes et communautés), 12 (modes de consommation et de production durables) et 14 (océans). En matière d’atténuation, certaines de ces trajectoires peuvent nécessiter l’établissement de compromis relativement aux objectifs de  développement durable 1 (pauvreté), 2 (faim), 6 (eau) et 7 (accès à l’énergie) en cas de mise en œuvre mal maîtrisée.

L’absence de compromis en matière de développement durable

Les trajectoires axées sur l’objectif de 1,5 °C qui prévoient une faible demande en énergie, une faible  consommation de biens matériels et une faible consommation de denrées alimentaires à fort dégagement de gaz à effet de serre donnent lieu aux plus grandes synergies et au plus faible nombre de compromis en ce qui concerne le développement durable et les objectifs de développement durable.  Ces trajectoires réduiraient la dépendance vis-à-vis des techniques d’élimination du CO2. Dans les trajectoires modélisées, le développement durable, l’éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités peuvent contribuer à limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C.

Des mesures à grande échelle tenant compte des besoins des populations

Souvent, les trajectoires modélisées axées sur les objectifs de 1,5 °C et de 2 °C dépendent de la mise en œuvre de mesures à grande échelle liées à l’utilisation des terres, telles que le boisement et l’approvisionnement en bioénergie, qui, si elles sont mal gérées, peuvent concurrencer la production alimentaire et, par conséquent, entraîner des problèmes de sécurité alimentaire. Les effets des options  liées à l’élimination du CO2 sur les objectifs de développement durable dépendent du type d’options et de l’ampleur de leur mise en œuvre. Si cette mise en œuvre est mal gérée, les options liées à l’élimination du CO2, telles que la bioénergie avec captage et stockage du CO2 (BECSC) et les mesures liées à l’agriculture, la foresterie et les autres utilisations des terres (AFAUT) conduiraient à des effets indésirables. Pour que leur conception et leur mise en œuvre soient  adaptées au contexte, il faut tenir compte des besoins des populations, de la biodiversité et d’autres aspects du développement durable.

Des aides à la diversification et des mesures d’aténuation

Les mesures d’atténuation relevant des trajectoires axées sur l’objectif de 1,5 °C peuvent menacer le  développement durable dans les régions qui dépendent fortement des combustibles fossiles pour la création de revenus et d’emplois. Les politiques qui favorisent la diversification de l’économie et du secteur de l’énergie peuvent permettre de faire face aux enjeux associés.

Des politiques de redistribution pour limiter les effets de la pauvreté et réduire les inégalités

Les politiques de redistribution vers l’ensemble des secteurs et des populations, qui protègent les populations les plus pauvres et les plus vulnérables peuvent éliminer les effets indésirables pour plusieurs objectifs de développement durable, notamment ceux qui concernent la faim, la pauvreté et l’accès à l’énergie. Les investissements nécessaires à de telles politiques complémentaires ne représentent qu’une petite fraction du total des investissements en matière d’atténuation dans le cas des trajectoires axées sur l’objectif de 1,5 °C.

Synergies et risques d’effets indésirables ou politique du compromis ?

Manque de données exhaustives. Une évaluation plus exhaustive et intégrée devra être produite à l’avenir sur ce sujet.

Hausse des investissements et mesures d’accompagnement au changement

La limitation des risques liés à un réchauffement planétaire de 1,5 °C dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté implique des transitions systémiques, lesquelles peuvent être stimulées par une hausse des investissements dans les mesures d’adaptation et d’atténuation, la  mise en place d’instruments de gouvernance, l’accélération des innovations technologiques et l’évolution des comportements.

La nécessaire mobilisation des fonds privés

En orientant les financements vers des investissements dans les infrastructures d’atténuation et d’adaptation, il pourrait être possible d’obtenir des ressources supplémentaires, telles que la mobilisation de financements privés par des investisseurs institutionnels, des gestionnaires d’actifs et des banques de développement ou d’investissement, ainsi que le déblocage de fonds publics. L’action gouvernementale visant à réduire le risque  associé aux investissements axés sur les basses émissions et sur l’adaptation peut stimuler la mobilisation de financements privés et renforcer l’efficacité d’autres politiques gouvernementales. Plusieurs enjeux se dégagent des études, dont l’accès aux financements et la mobilisation de fond.

L’impossible évaluation financière

Il est difficile de quantifier les financements de l’adaptation compatibles avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C et de les comparer à un scénario à 2 °C. Faute de données complètes,  il n’est pas possible de dissocier les investissements spécifiquement axés sur le renforcement de la résilience face au changement climatique de ceux liés à une infrastructure de base pour laquelle les financements font actuellement défaut. Les estimations des coûts de l’adaptation pourraient être moindres pour un réchauffement de 1,5 °C que pour un réchauffement de 2 °C. En matière d’adaptation, les mesures sont, en règle générale, financées par des sources publiques, telles que les budgets nationaux et infranationaux, et les pays en développement reçoivent,  parallèlement, une aide au développement et le soutien des banques de développement multilatéral et de mécanismes liés à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Grâce aux études les plus récentes, on comprend de mieux en mieux l’ampleur et l’augmentation du financement des organisations non gouvernementales et du financement privé dans certaines régions . Parmi les obstacles figurent l’ampleur du financement de l’adaptation, les capacités limitées et l’accès au financement de l’adaptation.

2400 milliards de dollars par an pendant 20 ans soit 2.5% di PIB mondial

Selon les projections, les trajectoires mondiales modélisées qui limitent le réchauffement planétaire à 1,5 °C impliquent des besoins annuels en matière d’investissements moyens dans le système énergétique d’environ 2400 milliards de dollars É.-U. de 2010 entre 2016 et 2035, soit environ 2,5 % du PIB mondial .

Le défis financier

Des ressources marginales peuvent être mobilisées grâce à des mécanismes d’intervention, notamment en réorientant l’épargne et les investissements mondiaux, en utilisant des instruments fondés ou non sur les marchés, en accompagnant les mesures de façon à garantir l’équité lors de la transition, tout en tenant compte des défis liés à la mise en œuvre, notamment les coûts de l’énergie, la dévalorisation des actifs et les impacts sur la concurrence internationale, et en tirant profit au maximum des avantages.

L’adoption de nouvelles technologies et de nouvelles pratiques

Les transitions systémiques compatibles avec une limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C et permettant une adaptation s’accompagnent notamment de  l’adoption généralisée de technologies et pratiques nouvelles, éventuellement perturbatrices, et d’innovations axées sur le climat, ce qui implique un renforcement des capacités d’innovation technologique, notamment dans les secteurs de l’industrie et des finances. Les politiques nationales d’innovation et la coopération internationale peuvent contribuer au développement, à la commercialisation et à l’adoption généralisée de technologies axées sur l’atténuation et l’adaptation. Les politiques d’innovation peuvent gagner en efficacité si elles mettent en parralèle un soutien public à la recherche et au développement et des panoplies de mesures stimulant la diffusion des technologies.

L’éducation, l’information, les pratiques communautaires, garant de l’efficacité dans le changement

L’éducation, l’information et les approches communautaires, y compris celles qui sont fondées sur les savoirs autochtones et locaux, peuvent accélérer l’évolution des comportements à grande échelle dans la perspective d’une limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C et d’une adaptation à ce réchauffement. Ces approches gagnent en efficacité si elles sont associées à d’autres politiques générales et spécialement adaptées aux motivations, aux capacités et aux ressources des acteurs et des contextes concernés . L’acceptabilité publique peut faciliter ou entraver la mise en œuvre des politiques et des mesures destinées à limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C et à assurer une adaptation appropriée aux impacts du réchauffement. Elle dépend de l’évaluation, par la personne concernée, des conséquences anticipées de ces politiques, de l’équité, telle qu’elle est perçue, de la répartition des conséquences et de la perception que les processus de décision sont équitables .

Résilience, économies stratégies politiques ambitieuses de solidarité et de redistribution

Le développement durable appuie, voire favorise souvent, les transitions et les transformations fondamentales de la société et des systèmes qui contribuent à limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C. Ces changements facilitent la mise en œuvre de trajectoires de développement favorisant la résilience face au changement climatique qui parviennent à mettre en oeuvre des stratégies ambitieuses d’atténuation et d’adaptation parallèlement à l’éradication de la pauvreté et les efforts visant à réduire les inégalités.

Justice sociale et équité

La justice sociale et l’équité sont des éléments centraux des trajectoires de développement favorisant la résilience face au changement climatique qui visent à limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C, car elles permettent de faire face à des défis et à des compromis inévitables, augmentent les oppportunités, et garantissent que les options, les perspectives d’avenir et les valeurs font l’objet de délibérations entre les pays et communautés et au sein d’entre eux, en faisant attention à ne pas dégrader la situation des populations démunies et désavantagées .

Lutter contre la vulnérabilité systémique

Les possibilités d’établir des trajectoires de développement favorisant la résilience face au changement climatique varient selon les régions et les pays, et au sein d’entre eux, en raison des différences de contextes en matière de développement et de la vulnérabilité systémique (degré de confiance très élevé). Les efforts concernant ce type de trajectoires ont pour l’instant été limités et il faudrait que tous les pays et tous les acteurs non étatiques renforcent leurs actions dans ce domaine et les mettent en œuvre en temps opportun.

Coopération, lutte contre les inégalités et la pauvreté sont indispensables

Les trajectoires qui sont compatibles avec le développement durable posent moins de défis en termes d’atténuation et d’adaptation et impliquent des coûts d’atténuation moindres. La grande majorité des études de modélisation n’ont pas été en mesure d’identifier des trajectoires caractérisées par l’absence de coopération internationale, la persistance des inégalités et de la pauvreté qui soient capables de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C.

La mobilisation de tous les acteurs de la société

Le renforcement des capacités des autorités nationales et infranationales, de la société civile, du secteur privé, des peuples autochtones et des communautés locales dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques peut favoriser la mise en œuvre de mesures ambitieuses permettant de limiter le  réchauffement planétaire à 1,5 °C . La coopération internationale peut créer un environnement propice pour atteindre  cet objectif dans tous les pays et au bénéfice de tous, dans le contexte du développement durable. La coopération internationale est un catalyseur essentiel pour les pays en développement et les régions vulnérables.

La mise en oeuvre de partenariats public / privé

Les partenariats auxquels participent des acteurs publics et privés non étatiques, des investisseurs institutionnels, le système bancaire, la société civile et les institutions scientifiques, permettraient la mise en œuvre de mesures et d’actions compatibles avec une limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C.

Participation, transparence, coopération

La participation, la transparence, le renforcement des capacités et l’apprentissage peuvent être garantis pour les différents acteurs grâce à une coopération axée sur le renforcement d’une gouvernance multi-niveaux tenue de rendre des comptes, qui inclut des acteurs non étatiques tels que le secteur industriel, la société civile et des institutions scientifiques, mais également grâce à des politiques sectorielles et trans-sectorielles coordonnées à différents niveaux de gouvernance, des politiques qui font une part à la problématique hommes-femmes, des financements, y compris des financements novateurs, et une coopération  dans le domaine du développement et du transfert des technologies.

La coopération internationale est un catalyseur essentiel pour les pays les plus vulnérables

La coopération internationale est un catalyseur essentiel pour les pays en développement et les régions vulnérables, qui peuvent ainsi renforcer les mesures qu’ils prennent pour mettre en œuvre des interventions compatibles avec une limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C, y compris en améliorant l’accès aux financements et aux technologies et en renforçant les capacités nationales, tout en tenant compte de la conjoncture et des besoins nationaux et locaux.

Des efforts collectifs en vu d’éradiquer la pauvreté et d’imposer un développement durable

Les efforts collectifs, déployés à tous les niveaux, qui prennent en considération les différences de circonstances et de capacités, et visent à limiter le réchauffement planétaire à 1,5 oC en tenant compte de l’équité et de l’efficacité, peuvent aider la communauté internationale à mettre en œuvre des interventions plus dynamiques pour faire face aux changements climatiques, garantir un développement durable et éradiquer la pauvreté.

 

Sources

  • https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/sites/2/2019/09/IPCC-Special-Report-1.5-SPM_fr.pdf

Liens utiles

  • https://www.ecologie.gouv.fr/travaux-du-giec
  • https://blogs.letemps.ch/dorota-retelska/2020/02/08/le-rechauffement-menace-notre-civilisation-et-la-vie-sur-terre-giec-et-leconomie-lentrevoit/
  • https://www.goodplanet.info/2020/08/28/giec-le-covid-19-repousse-le-6e-rapport-sur-le-climat-a-apres-la-cop-26/

Notions essentielles

Température moyenne à la surface du globe : Estimation de la moyenne mondiale de la température de l’air près de la surface au-dessus des terres émergées et de la glace de mer, et de la température de surface de la mer dans les régions où l’océan est libre de glaces, les variations étant généralement exprimées en tant qu’écarts par rapport à une valeur pour une période de référence donnée. Lors de l’estimation des variations de la température moyenne à la surface du globe, la température de l’air près de la surface des terres émergées et de l’océan est également utilisée.

Préindustriel : Caractérise la période pluriséculaire antérieure à celle marquant le début du développement industriel à grande échelle vers 1750. La période de référence de 1850-1900 sert ici à estimer la température moyenne à la surface du globe pour la période préindustrielle.

Réchauffement planétaire : Estimation de la hausse de la température moyenne à la surface du globe au cours d’une période de 30 ans ou de la période de 30 ans centrée sur une année ou une décennie donnée, exprimée, par rapport aux niveaux préindustriels, sauf indication contraire. Pour les périodes de trente ans couvrant des années passées et futures, il est assumé que la tendance multidécennale au réchauffement observée actuellement se maintiendra.

Émissions nettes de CO2 égales à zéro : Les émissions nettes de dioxyde de carbone (CO2) sont égales à zéro lorsque les émissions anthropiques de CO2 sont compensées à l’échelle du globe par l’élimination anthropique  de CO2 pendant une période donnée.

Élimination du dioxyde de carbone (EDC) : Activités anthropiques qui permettent d’éliminer le CO2 de l’atmosphère et de le stocker, de manière durable, dans des réservoirs géologiques, terrestres ou océaniques, ou dans des produits. Sont comprises dans ces activités la valorisation anthropique, qu’elle soit actuelle ou potentielle, des puits biologiques ou géochimiques et le captage direct dans l’air et le stockage, mais en sont exclues le piégeage naturel de CO2 qui n’est pas causé directement par des activités humaines.

Budget carbone total : Estimation des émissions mondiales nettes cumulées anthropiques de CO2, depuis la période préindus-trielle jusqu’au moment où ces émissions deviennent égales à zéro, qui permettraient, avec une certaine probabilité, de limiter le réchauffement planétaire à un niveau donné, compte tenu des impacts des autres émissions anthropiques.

Budget carbone restant : Estimation des émissions mondiales nettes cumulées anthropiques de CO2, depuis une date donnée jusqu’au moment où ces émissions deviennent égales à zéro, qui permettraient, avec une certaine probabilité, de limiter le réchauffement planétaire à un niveau déterminé, compte tenu des impacts des autres émissions anthropiques.

Dépassement de température : Dépassement temporaire d’un niveau donné de réchauffement planétaire.

Trajectoires d’émissions : Dans le présent Résumé il est entendu par « trajectoires d’émissions » les trajectoires modélisées des émissions mondiales anthropiques au cours du xxie siècle. Les trajectoires d’émissions sont classées selon leur trajectoire de température au cours du xxie siècle : les trajectoires qui prévoient, sur la base des connaissances actuelles, une probabilité d’au moins 50 % de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C au plus sont des les trajectoires « sans dépassement » ; celles qui prévoient une limitation du réchauffement à 1,6 °C au plus, suivie d’un retour à un réchauffement de 1,5 °C en 2100 au plus tard sont les trajectoires à « dépassement minime au-dessus de 1,5 °C » ; alors que celles qui prévoient un réchauffement supérieur à 1,6 °C, mais qui revient à 1,5 °C à 2100 au plus tard sont les trajectoires à « dépassement marqué ».

Impacts : Effets du changement climatique sur les systèmes naturels et humains. Les impacts peuvent avoir des répercussions positives ou négatives sur les moyens de subsistance, la santé et le bien-être, les écosystèmes et les espèces, les services, les infrastructures, ainsi que les biens économiques, sociaux et culturels.

Risque : Conséquences néfastes éventuelles d’un aléa d’origine climatique sur des systèmes humains ou naturels, dues à la nature de l’aléa considéré, ainsi qu’à la vulnérabilité et au degré d’exposition du système concerné. La probabilité d’exposition à un aléa et l’ampleur de ses effets sont des éléments constitutifs du risque. Par risque, on entend également les conséquences néfastes éventuelles des mesures d’adaptation ou d’atténuation prises pour faire face au changement climatique.

Trajectoires de développement favorisant la résilience face au changement climatique : Trajectoires qui consolident le développement durable à diverses échelles et amplifient la lutte contre la pauvreté grâce à des transitions et des transformations équitables de la société et des systèmes, tout en réduisant la menace que représente le changement climatique grâce à la mise en place de mesures ambitieuses d’atténuation  et d’adaptation et au renforcement de la résilience face au changement climatique